Les barrages
Les grands barrages peuvent présenter un risque pour les populations situées en aval et font à ce titre l’objet d’une surveillance particulière. On se souvient en effet des accidents dramatiques survenus en Métropole, tels que celui de Malpasset (1959) ou, plus récemment celui du Drac (1995).
Le contrôle des grands barrages relève pour partie de la compétence de la Nouvelle-Calédonie (sécurité civile) pour leur surveillance, tant au moment de la construction que du suivi en service. La DIMENC exerce le rôle de bureau de contrôle des barrages en Nouvelle-Calédonie.
Le service industrie de la DIMENC est assisté dans cette mission par un représentant du BETCGB (Bureau d’études techniques et de contrôle des grands barrages situé à Grenoble) qui donne des avis techniques sur les rapports que peut lui soumettre le service du contrôle ; notamment, les rapports d’exploitation et de surveillance, ainsi que les rapports d’auscultation établis par les exploitants. Le représentant du BETCGB peut également participer aux inspections à la demande de la DIMENC, afin de s’assurer que les exploitants satisfont bien aux exigences réglementaires relatives à la sécurité des barrages.
La règlementation
Il n’existe pas à proprement parler de réglementation calédonienne relative à la sécurité des barrages, mais des règles de l’art inspirées des textes métropolitains et contrôlées par la DIMENC. Ces règles s’appliquent à la construction, à la mise en eau et à la surveillance de l’exploitation d’un barrage. Un projet de texte local est en cours d’élaboration dans l’objectif de répondre à cette problématique.
Par ailleurs, les ouvrages peuvent être soumis au plan ORSEC* "Aménagements hydrauliques" (PPI** "grands barrages") de Nouvelle-Calédonie, piloté par la direction de la Sécurité civile et de la gestion des risques.
* ORSEC : organisation de la réponse de sécurité civile.
** PPI : plan particulier d'intervention.
Les différents types de barrages
Les ouvrages de retenues destinés à être contrôlés et qualifiés de barrages sont classés au regard de la réglementation en fonction de leurs caractéristiques géométriques.
Classe |
Caractéristiques géométriques |
A |
H² √ V ≥ 1 500 et H ≥ 20 |
B |
Ouvrage non classé en A pour lequel H² √ V ≥ 200 et H ≥ 10 |
C |
a) Ouvrage non classé en A ou B pour lequel H² √ V ≥ 20 et H ≥ 5 b) Ouvrage pour lequel les conditions prévues au a) ne sont pas satisfaites mais qui répond aux conditions cumulatives ci-après : H > 2, V > 0,05, À l’intérieur de l’espace situé à l’aval du barrage, jusqu’à une distance par rapport à celui-ci de 400 mètres, il existe une ou plusieurs habitations |
- H est la hauteur de l'ouvrage exprimée en mètres ; on retiendra la plus grande valeur mesurée verticalement entre le sommet de l'ouvrage et le terrain naturel à l'aplomb de ce sommet.
- V est le volume d’eau retenu exprimé en millions de mètres cube ; il est défini pour une hauteur d’eau correspondant à la cote de retenue normale. Dans le cas des canaux, le volume considéré est celui du bief entre deux ouvrages vannés.
En Nouvelle-Calédonie, sont concernés les barrages de la Néaoua, Yaté, Dumbéa ainsi que, pour VALE Nouvelle-Calédonie, la berme permettant le stockage des résidus produits par l’usine de traitement du minerai de nickel, ainsi qu’un ouvrage de décantation des eaux de la mine.
Pour information, les ouvrages soumis au PPI "grands barrages" doivent répondre aux critères suivants :
- une hauteur entre la crête et le terrain naturel supérieure à 20 mètres.
- un réservoir d’une capacité supérieure et/ou égale à 5 millions de mètres cube.
Lorsque vous vous trouvez aux alentours du barrage de Yaté et que vous entendez le signal d’alerte :
Son discontinu pendant 1 minute
Temps d’attente de 5 minutes
Son discontinu pendant 1 minute
Vous êtes invités à monter sur les hauteurs.
En effet, ce signal informe le public que des manœuvres des vannes d’évacuation vont être effectuées, ce qui va faire monter très rapidement le niveau de la rivière.
Son continu (environ 7 minutes)
Ceci signale un danger imminent ou que le barrage risque de se rompre,
il faut alors évacuer les lieux le plus rapidement possible.
De plus, il est absolument INTERDIT de se baigner en aval du barrage de Yaté jusqu'au pont d'Unia en tout temps, seule la traversée de la rivière est possible sous condition. Soyez attentifs au panneau d'informations mis en place par ENERCAL (arrêté n° 2768 du 31 décembre 1996) sur les chemins d'accès à la rivière de Yaté.
Les photos suivantes vous permettent d'apprécier les effets d'un déversement sur les zones situées en aval de l'ouvrage.
Les conditions sont les suivantes :
- nombre d'évacuateur de crue ouvert : 1 ;
- débit d'évacuation : 250 m3/s (ouverture minimale d'exploitation).
Au niveau de la fosse d'amortissement à l'aval immédiat du barrage :
Avant le trou d’eau, lieu très fréquenté malgré les risques existants :
Au niveau du trou d'eau, lieu très fréquenté malgré les risques existants :
Au niveau de la sirène horaire située à 1 kilomètre en aval du barrage :
Imaginez ce que pourrait être ces zones lorsque les trois évacuateurs de crues du barrage sont ouverts ou en cas de rupture du barrage....