Les séismes et effets induits
Par sa situation dans le Pacifique Sud-Ouest, la Nouvelle-Calédonie est exposée aux effets directs ou induits des séismes : vibrations et tsunamis locaux ou transocéaniques.
La ceinture de feu du Pacifique dénombre 75 % des volcans émergés de la planète et 80 % des plus grands tremblements de terre. Par sa situation le long de cette ceinture de feu, la Nouvelle-Calédonie est exposée aux effets des séismes. Les séismes de magnitude supérieure à 5 dans le lagon ouest de la Grande Terre dans les années 1990 ou encore les crises sismiques récentes de 2018 et 2019 en sont des témoignages récents.
Un séisme se traduit à la surface terrestre par des vibrations du sol et parfois des décalages de la surface du sol de part et d’autre des failles. L’ampleur des vibrations dépend de la magnitude d’un séisme, de la profondeur du foyer et de la distance épicentrale à laquelle on se trouve. Localement, ces mouvements peuvent être modifiés par des effets de site.
En plus des mouvements vibratoires, le séisme peut également engendrer des phénomènes induits, tels que des instabilités gravitaires, une liquéfaction du sol ou des tsunamis.
Mieux connaître l’aléa sismique régional
À ce jour, l’évaluation probabiliste de l'aléa sismique (BRGM, 2008) reste le document public le plus à jour en la matière. Il reste toutefois perfectible et pourrait être amélioré :
- en réduisant les incertitudes épistémiques grâce à un arbre logique plus étoffé (plusieurs zonages sismo-tectoniques, catalogues de sismicité et lois d’atténuations) ;
- en intégrant la sismicité locale, qui peut être mieux caractérisée grâce au déploiement du réseau sismologique de Nouvelle-Calédonie depuis 2009.
Afin de connaître l’épaisseur de la nappe des péridotites dans le Sud de la Calédonie, un réseau de stations sismologiques temporaire a été déployé en 2018 et 2019. Cette expérimentation doit permettre également de préciser le contexte sismo-tectonique local et ainsi de mieux comprendre la sismicité propre au grand Sud.
Il n’est pas possible d’empêcher un séisme de se produire, ni de prévoir quand la Terre va trembler. Il n’y a pas, à ce jour, d’alerte possible avec un délai suffisant.
Les pertes humaines lors des séismes sont essentiellement dues à l’effondrement des constructions sur les populations et, dans certains cas, aux conséquences de l’endommagement d’autres types d’ouvrages (incendies dus à des fuites de gaz, inondations résultant de la rupture d’ouvrages hydrauliques ou hydroélectriques, défaillance d’installations classées pour la protection de l’environnement, etc.).
Ainsi, la construction parasismique reste le moyen de prévention le plus efficace pour se protéger contre les séismes. Elle nécessite :
- une bonne connaissance du niveau de sollicitation sismique contre lequel se prémunir,
- de disposer de normes constructives adaptées et appliquées.
Ainsi, le Référentiel de la construction de la Nouvelle-Calédonie a pour objectif de garantir la qualité des constructions en Nouvelle-Calédonie, d'assurer la sécurité des Calédoniens et de protéger les entreprises du secteur. La réforme de l'assurance construction est entrée en vigueur le 1er juillet 2020.
L’objectif de ce projet est de mettre à la disposition des acteurs de la sécurité civile des d’outils d’évaluation du risque tsunami en Nouvelle-Calédonie. Financé par le Nouvelle-Calédonie, il est réalisé par l’IRD. Le déclenchement et la propagation d’un tsunami dépend :
- de la nature et de la géométrie de la source (séisme, mouvement de terrain, éruption volcanique, etc.),
- de la profondeur des fonds marins (bathymétrie),
- de la nature et de la géométrie du littoral.